LES DEUX FRÈRES
Représentation(s)
La pièce fait partie du répertoire du directeur Julien, pour l'année théâtrale 1812-1813.
En 1813, cette pièce fait partie du répertoire de plus de 330 œuvres que le directeur Degarron souhaite faire jouer à sa troupe, stationnée à Nice.
La pièce fait partie du répertoire théâtral de 624 pièces que se propose de faire jouer, pour la saison 1813-1814, le directeur breveté du 39e arrondissement théâtral Singier.
AD Aisne, 4Mi44, Journal du département de l'Aisne, n°572, 17 septembre 1811.
Il n'appartient pas à l'homme de faire oeuvre parfaite ; et si la pièce des Deux Frères a des défauts, cet ouvrage dramatique, à quelque genre qu'il appartienne, est et sera toujours, en dépit des partis littéraires, un ouvrage intéressant à la lecture comme à la représentation. Le contraste de la sensibilité du capitaine et de sa brusquerie, compose un de ces caractères piquants, dont l'effet est infaillible au théàtre. Le sujet de la pièce est très moral, enfin la vérité du tableau offre le plus grand intérêt. Le rôle seul du docteur nous parai présenter quelques taches. Le reproche que lui fait le procureur Raffle, de guérir ses malades avec des sentences, nous semble même un peu fondé. L'auteur lui a donné tout le ton d'un médecin des dames, dont toute la science consiste à guérir les vapeurs des jolies femmes. Le petit compliment flatteur qu'il adresse à une jeune fille de dix-sept ans : On renoncerait difficilement à la louange, si elle passait toujours par une aussi belle bouche ....., serait certainement très joli de la part d'un autre ; mais de la sienne, et dans la circonstance où il se trouve, c'est, nous le pensons, une fadeur.
Les acteurs, étant tous dans leur emploi, sachant bien leurs rôles, la pièce a été parfaitement jouée dimanche dernier, et a fait un tel plaisir, que plusieurs personnes ont manifesté le désir d'en voir une seconde représentation.
AD Aisne, 4Mi44, Journal du département de l'Aisne, n°577, 28 septembre 1811.
AD Aisne, 4Mi44, Journal du département de l'Aisne, n°660, 16 Juin 1812.
M. Vidy [...] a joué, avec infiniment de talens, le rôle du Capitaine Bertrand. Il nous semble, cependant, que pour justifier l’opinion de Mad. Volff, qui croit que ce vieux Capitaine n’ira que jusqu'à la chute des feuilles, M. Vidy devrait avoir, dans ce rôle, un air un peu plus souffrant, air qui nécessiterait ensuite un débit moins vif, des mouvements moins prompts. Nous ne sommes pas parfaitement sûrs de la justesse de cette observation ; nous la soumettons tout uniquement au jugement de l’acteur, qui en a de trop pour ne pas l’apprécier ce qu’elle vaut.
Madame Guillemant, infiniment intéressante dans le rôle de Charlotte, avait à son corset une espèce de broderie en or qui jetait beaucoup d'éclat. Son père, dans cette pièce, est pauvre : on a payé, à son insçu son loyer, son apothicaire ; la vieille Anne nous apprend que, chez son maître ; les portions sont petites. Cette situation ne s'accorde guère avec la broderie que porte sa fille. En fait de costume, nous nous méfions beaucoup de notre jugement ; et ce qui pourrait nous faire croire que nous avons tort dans notre réflexion, c'est la connaissance que nous avons du goût de Madame Guillemant et de l'attention qu'elle prend toujours de se mettre parfaitement.
Dire que M. Troy faisait le Docteur, c'est annoncer suffisamment que ce rôle était parfaitement rempli ; celui de Bull a été joué avec beaucoup de chaleur et de vérité ; enfin, dans cette pièce, tous les artistes ont fait preuve de talens. Par exemple, nous ne pouvons parler du souffleur depuis l'arrivée de cette troupe, il ne s'est point fait entendre.
AD Haute-Garonne, Presse, Journal de la Haute-Garonne, 15 janvier 1814.
AD Gard, JR356/2, Journal du Gard, 19 Mars 1814, n°477.