SINGIER

Civilité

Sexe : Homme
Nom : SINGIER
Prénom : Alexis

Bibliographie

Singier travaille début 1807 à Béziers, où il assure les fonctions de Juliet et Laruette. Cependant, il vit petitement, les directeurs en titre gérant mal leur affaire et privant les artistes, "presque tous pensionnés", de leurs revenus légitimes. Il semble alors prendre la tête d'une troupe ambulante constituée en société (alors que son ancienne compagnie s'est dissoute), et demande en avril 1807 l'autorisation de la faire jouer dans les départements de l'Hérault, de l'Aude, et des Pyrénées-Orientales afin de jouer successivement à Béziers, Narbonne et Perpignan. Il se présente alors comme le sauveur du théâtre de Béziers, et affirme que ses compagnons sont tous "distingués, tant par leurs bonnes mœurs que par leurs talents". Ils jouent l'opéra et la comédie à accessoires. Le sous-préfet de l'arrondissement de Béziers estime d'ailleurs qu'il faut leur ouvrir aussi les théâtres de Pézenas et d'Adge. Au moins reçoit-il l'autorisation de jouer dans tous les théâtres de l'Aude jusqu'à l'année théâtrale 1808. Cette même année, il écrit au maire de Limoux (Aude), dont il directeur du théâtre, et plaide en faveur d'un horaire d'ouverture des spectacles fixé à huit heures et demie, "heure à laquelle tout le monde est libre et peut dit-on assister à nos représentations", tout cela en dépit de la fatigue de ses acteurs. Il dispose en 1809 du brevet de directeur de théâtre ambulant dans le 4e arrondissement théâtral, joue à Perpignan, et il fixe son domicile à Nîmes à compter du 20 avril, chez le chevalier de Champeaux. Le 23 avril 1809, l'autorisation de jouer dans les départements de l'Aude, l'Hérault et les Pyrénées-Orientales lui est signifiée une nouvelle fois, mais il est gourmand et demande aussi le Gard et le Vaucluse, soutenu dans sa démarche par les préfets des précédents départements qui certifient ses bonnes mœurs. Cependant, cette initiative semble concluante puisqu'en en 1810, il obtient la direction des 4e et 6e arrondissements réunis. Singier est donc à la tête des départements de l'Aude, de l'Hérault, de la Haute-Garonne, des Pyrénées-Orientales, du Gard et du Vaucluse. Ce privilège lui appartient à nouveau pour l'année théâtrale 1810-1811, comme il l'annonce, non sans orgueil, dans son prospectus de renouvellement. En effet pour lui, il s'agit d'un grand privilège que d'être "le seul entrepreneur à qui [le gouvernement] ait daigné confier deux arrondissemens (sic)". Cette année-là et "au besoin seulement", Singier occupe les emplois des Laruettes, Juliettes, etc. En 1812, il est à nouveau "pourvu du privilège des troupes ambulantes du 6e arrondissement dont de département de l'Aude fait partie".  Toutefois, le Préfet de ce département a quelque hostilité envers le directeur. En effet, il estime qu'avant de demander des compensations quant aux pertes éprouvées par la concurrence des bals et spectacles de curiosités, Singier devrait envoyer à Carcassonne, là où il "ne paraît plus depuis trois ans" une troupe "au moins médiocre", ce qui serait toujours mieux que "le ramassis de mauvais acteurs" exploités fort chèrement par le directeur. Le 22 avril 1813, le ministre de l'Intérieur indique par lettre au préfet de l'Ariège que les départements de l'Ariège, des Pyrénées-Orientales et de la Haute-Garonne forment le 39e arrondissement théâtral. Toulouse dispose d'un "théâtre permanent" dont le "directeur particulier" s'appelle alors Desbarreaux. Mais "les autres villes seront desservies par des acteurs ambulants. J'en ai accordé le privilège au Sieur Singier, pour deux ans, à partir du 18 de ce mois". Ainsi le 18 avril 1813, Singier est nommé directeur privilégié de troupe ambulante dans le 39e arrondissement. Il est alors en possession d'un répertoire théâtral comprenant pas moins de 624 œuvres pour la saison de 1813 à 1814. En septembre 1813, le directeur regrette de ne pouvoir établir de spectacle dans les villes de Foix, Saint-Girons et Pamiers. Les théâtres de ces communes n'ont pas assez de ressources pour entretenir une troupe de comédiens, qui "resterait 7 à 8 mois sur 12 dans l'inaction" et à la charge du directeur. Sa mission liée au 39e arrondissement théâtral s'achève le 1er avril 1814 avec la nomination de Selignan comme directeur du 23e arrondissement (Hérault, Ariège, Haute-Garonne, Aude et Pyrénées-Orientales).