Salle des spectacles

Salle

Nom : Salle des spectacles

Autre(s) nom(s) :Théâtre Ancienne église Saint-Rémy-au-Velours
Ville : Laon
 

Carte

Commentaire

Le bâtiment qui accueille le théâtre de Laon a eu deux vies. Le 13 août 1791, la municipalité achète, pour 3.125 livres, l'église Saint-Remy-au-Velours construite en 1675-1677 et désacralisée en 1790. On en détruit le clocher et on la loue occasionnellement à des entrepreneurs pour des bals et des représentations théâtrales. Le bâtiment, qui ne reçoit depuis son acquisition, que des aménagements sommaires, est l'objet de travaux d'embellissement et d'amélioration qui prennent fin en 1807.  C'est cette année-là, en février, qu'a lieu son inauguration officielle. Ce sont le père et le fils Troy, artistes dramatiques, qui sont à l'origine de ce projet d'installation d'une salle de spectacle perenne dans l'ancienne église. Endommagée par un obus durant la Grande Guerre, elle est restaurée par l'architecte Piéron et rouverte au public en 1920.

À une date non renseignée, des travaux de réfection sont menés dans la salle des spectacles. Pour cela, la troupe d'artistes a dépensé la somme de 998 livres. Un plan du parterre accompagne le mémoire relatif à ces dépenses.

Description architecturale

Un état des lieux de fin de bail établi le 2 germinal an III (22 mars 1795) propose une description de la salle. On y trouve des galeries avec escaliers, bancs et banquettes, deux amphithéâtres composés de chacun cinq gradins couverts de tapisseries, des bancs et banquettes garnissant le parterre, un plancher mobile servant à danser, quatre lustres de cristal, etc.

Décor et accessoire

Le 14 germinal an VII (3 avril 1799) et à la demande des artistes dramatiques de la salle des spectacles de Laon, le théâtre de Genlis prête ses décors d'une chambre rustique, d'un salon de Molière, d'un palais et d'une prison avec leurs accessoires, parmi lesquels 6 petites glaces montées sur un seul cadre.

Un inventaire datant du 28 juin 1808 donne le renseignement des décors disponibles. Une forêt et ses arbres, une place publique avec ses pavillons et sa fontaine, un palais, un temple antique, une prison, une chaumière de chasseur et une autre de laitière font partie, entre autres, des décors de la salle.

Règlement de police

Le 22 vendémiaire an X (14 octobre 1801), il est acté que tout retard d'ouverture de rideau - c'est-à-dire au-delà de cinq heures et demie très précises - occasionnera pour les artistes lyriques une amende de 6 francs. Les musiciens qui ne seraient pas à leur orchestre à cinq heures et quart écoperaient de la même sentence. Cependant, une exception à cette règle est accordée pour la période foraine de vendémiaire an X (octobre 1801) afin de permettre aux marchands forains, qui ferment leurs échoppes vers six heures, de se rendre au théâtre. Les ouvertures de rideau à six heures sont donc tolérées.

En raison de la "grande quantité de décors qui se trouvent réunis au-dessus du théâtre et le peu d'emplacement qu'offre le local", le risque "d'incendie dont on ne pourrait arrêter les progrès" est au cœur des préoccupations des autorités municipales le 5 septembre 1811. Ainsi, l'action des pompiers chargés d'assurer la pérennité du théâtre est encadrée par un strict décret municipal de 7 articles.