LE PETIT POUCET
Oeuvre
- L'ORPHELIN DE LA FORÊT
Sources
Paris, Bibliothèque Nationale de France, 8-THN-17659 (5).
Représentation(s)
La pièce fait partie du répertoire théâtral de 624 pièces que se propose de faire jouer, pour la saison 1813-1814, le directeur breveté du 39e arrondissement théâtral Singier.
En mars 1807, les Jeunes artistes de Cahors montent la pièce.
AD Haute-Garonne: Journal Haute-Garonne Administratif, Judiciaire; Affiches, le 22 novembre 1810
AD Haute-Garonne: Journal Haute-Garonne Administratif, Judiciaire; Affiches, le 22 novembre 1810:
"Si Cendrillon a eu le bonheur de conquérir les bonnes grâces du public, le Petit-Poucet n'a pas été jugé digne de la même faveur. Il est vrai qu'une actrice intéressante a jeté dans la première de ces pièces un charme puissant, qui entretiendra long-temps l'enthousiasme; mais la seconde avoit aussi son talisman; et si elle avoit fourni quelques scènes raisonnables, nul doute que le petit Saint-Alme, enfant de cinq ans, qui jouoit le principal rôle avec toutes les grâces de son âge et une intelligence supérieure, ne l'eût sauvée du naufrage. Ce mélodrame fut joué vendredi dernier pour la première fois, et le public n'a jamais donné un si grand exemple de patience et de résignation. Il fit l'effort prodigieux d'entendre et de supporter, jusqu'à la fin, ce tissu mal ourdi d'invraisemblances et de folies, ces coups des théâtre mal préparés et mal exécutés, ces apparitions, ces feux, ces enchantemens et tout ce fatras magique dont l'auteur a hérissé sa pièce, et surtout cette femme qui meurt et ressuscite à chaque acte pour le supplice des spectateurs. Malgré ces extravagances la soirée fut assez calme, le public ne manifesta son courroux qu'au dénouement, et quelques coups de sifflet furent toute sa vengeance: mais lorsque que le dimanche suivant l'affiche annonça la seconde représentation, l'orage se forma dès le matin, et il éclata le soir avec fracas dès le premier acte. Malgré cet accueil bruyant, les acteurs ne quittèrent pas la scène et la pièce fut jouée au milieu des sifflets. Nous espérons que cette leçon ne sera pas perdue pour le directeur, et qu'il supprimera de son repertoire toutes ces pièces à effet, ces mélodrames monstrueux qui font la honte de l'art et que le goût du public repousse avec indignation. "
La pièce est jouée par la troupe du directeur Seligman, aux frais de 134 F 20 pour une recette de 366 F 13.