Salle des spectacles

Salle

Nom : Salle des spectacles

Autre(s) nom(s) :Ancienne église des Jacobins, rue de la Comédie
Ville : Carcassonne
 

Carte

Commentaire

La salle des spectacles de Carcassonne prend place, en 1795, dans l'ancienne église des Jacobins. C'est un sieur Jean Ambry, plâtrier, qui acquiert cet édifice par enchères, le 24 germinal an III (2 avril 1795), pour la somme de 30 200 livres. Ensuite, la salle glisse dans les mains de l'agriculteur Loup, qui vend lui-même l'édifice à Benoît Faral, comme l'atteste un acte notarié du 19 frimaire an IV (10 décembre 1795). En l'an V (1797), Benoît Faral et André Hertz s'associent comme acquéreurs et propriétaires "pour égales portions" "de la salle de spectacle nouvellement construite". Ils accordent un bail à trois artistes dramatiques, pour un an, à compter du 1er floréal an V (20 avril 1797). Le prix du bail est de 4 000 francs.

En 1806, ce théâtre est le seul de Carcassonne et "est infiniment commode et parfaitement décoré", quoi qu'il ne rapporte pas de revenus suffisants pour entretenir une troupe fixe autrement que pour les six mois d'hiver. En 1812, Faral subit une expropriation forcée. Sa part est rachetée par Pierre Marsal. Dès lors, la copropriété du bien se joue entre Marsal et Hertz, pour un temps seulement. En 1819 et 1820, Hertz propose de vendre son théâtre à la municipalité de Carcassonne pour 40 000F. Il ne peut supporter davantage les charges trop importantes que l'exploitation du théâtre lui incombent, d'autant plus qu'à cette époque, il gère la salle seul. La mairie décline l'offre, trop onéreuse, alors qu'elle a d'autres impératifs financiers. En 1820, Hertz se plaint auprès du préfet de l'Aude que cela fait trois ans que la salle est vide de spectacle l'hiver.

En 1840, la municipalité se décide finalement à acquérir le théâtre, mais en-dessous du prix proposé par Hertz (75 000F). Courroucé, ce dernier annule son offre. La municipalité, qui entrevoit dans le théâtre et la maison du propriétaire de nombreux avantages pour la ville, décide d'exproprier Hertz. Pour s'éviter cela, Hertz accepte en dernier recours l'offre de la commune et cède ses biens pour 66 000F. Puis, plus tard, en 1844, Alexis Léopold Verguet et Casimir Courtejaire sont les nouveaux propriétaires de cette salle. Cependant, cette propriété commune est émaillée par la mésentente entre les deux hommes, que les litiges portent parfois au tribunal.

Description architecturale

Une église avec sa nef, son transept, son abside. Y est accolé un couvent qui sert de maison aux propriétaires. Une porte intérieure communique directement du théâtre à la maison des propriétaires. En 1838, le propriétaire Hertz demande à ce que cette porte soit "constamment ouverte avec le droit de passage pour lui, sa femme, son fils et sa domestique, sans aucune rétribution". Le théâtre est notamment pourvu d'un café et d'une salle de billard.

"Tous ceux qui la connaissent [la salle] ne peuvent disconvenir qu'elle a dans son ensemble et proportionnellement tout le mérite des salles de premier ordre".

Décor et accessoire

La salle comporte, en 1797, "neuf décorations et leurs accessoires".

En 1839, "partie des décorations sont brisées et certaines tombent en lambeaux".

Règlement de police