LE TYRAN DOMESTIQUE
Oeuvre
- L'INTÉRIEUR D'UNE FAMILLE
Sources
Le Tyran domestique ou L'Intérieur d'une famille, comédie en 5 actes et en vers, Paris, Vente, 1805.
BM La Rochelle, 21067 C.
Représentation(s)
La pièce fait partie du répertoire du directeur Julien, pour l'année théâtrale 1812-1813.
L'œuvre fait partie du répertoire de la troupe du directeur Sélignan pour l'année 1815-1816.
Créée au Théâtre-Français, autre nom du Théâtre des Variétés amusantes.
AD Haute-Marne, 2 MI 1273-1274, Journal de la Haute-Marne, 2 juillet 1808, n° 66.
"Le Tyran domestique a été écouté avec beaucoup d'intérêt. Puisqu'il est des hommes qui se sont fait une telle idée de l'autorité conjugale et paternelle, qu'ils croyent indispensable d'en maintenir les droits en les élevant jusqu'au despotisme, plus d'une femme a souri en voyant le théâtre faire justice d'un vice ou d'un ridicule que les lois positives ne peuvent atteindre. Ces Messieurs, il est vrai se sont beaucoup récriés contre l'invraisemblance et l'exagération du personnage de Valmont. Cependant la leçon est bonne, et nous croyons qu'il est de l'intérêt des dames, dût-on en donner vingt représentations, de conduire leurs maris à toutes. Quand, dans sa nouveauté, cette excellente pièce fut jouée à Paris, en Février 1805, M. Alexandre Duval, son auteur, avait aussi pour lui tout le beau sexe et contre lui tout le sexe fort ; aussi dit-il dans sa préface, qu'il serait à souhaiter, pour le bonheur des femmes, que son principal personnal n'eût jamais existé. Plusieurs dames, ajoute-t'il, connaissent des modèles à mes portraits. J'ai pris ce caractère dans la nature ; je n'ai pas vu seulement un individu de cette espèce, j'en ai observé un grand nombre, tous plus prononcés peut-être que cleui que j'ai voulu peindre."
AD Aisne, 4mi44, Journal du département de l'Aisne, samedi 20 juin 1812, n°661.
Tous les moralistes s'accordent à dire que l'homme ne change jamais de caractère. En est-ce un que l'estimable auteur du Tyran domestique a voulu tracer dans la Pièce ce nom, jouée lundi dernier, ou bien seulement un malheureux travers de l'esprit qu'il a voulu reprendre ? Dans le premier cas, le spectateur sensible doit alors sortir de la représentation de cette Pièce, avec le sentiment pénible de voir rentrer une famille, à laquelle il vient de s'intéresser, sous les lois d'un tyran faiblement puni, et qui, nécessairement incorrigible, va la tourmenter de nouveau. Dans le second cas, l'esprit tracassier, malheureusement trop commun et le plus insupportable des défauts en ménage, étant toujours le résultat de la faiblesse, de l'égoïsme, d'une ridicule prétention, enfin, de l'absence totales de hautes pensées, ne peut former de l'homme qui le possède, qu'un personnage subalterne, dont les petites actions, les sentiments sans grandeur sont sans intérêt au théâtre. Aussi pensons-nous que ce sont uniquement les beautés de détail et la morale, dont cette Pièce est remplie, sui ont assuré son succès. Sous ce dernier rapport, sa représentation peut être utile aux jeunes personnes. Cet exemple terrible d'un choix malheureux, en leur inspirant une crainte salutaire, ne peut que fortifier leur raison qui leur est si nécessaire pour repousser ces illusions dangereuses qui cachent souvent derrière elles les chaînes de l'esclavage et les tourments de l'enfer. Cette pièce qui a été bien jouée, a été suivie de l'Homme sans façon, dont le poème et la musique ont fait peu d'effet.
AD Gard, JR356 2, Journal du Gard, 9 octobre 1813, n°454.
Cette pièce fit plaisir en général ; on y trouve des détails charmants, des scènes bien filées ; le dialogue en est facile et naturel ; mais bien que les gens la trouvèrent un peu vide d'action; ils ne virent surtout qu'un être imaginaire dans le personnage principal ; en effet, le Tyran domestique est un homme plein d'honneur et de probité, bienfaisant, généreux, affable avec tout le monde; et il ne cesse de tourmenter sa femme, ses enfants et ses valets, qui sont les personnes les plus dociles, les plus humbles qu'on puisse trouver. Non seulement il les contrarie toujours sans sujet, mais il se contredit souvent lui-même, en les blâmant dès qu'ils font ce qu'il a désiré. Il existe sans doute de ces hommes qui se montrent forts aimables dans la société, et qui sont insupportables dans leur ménage ; mais cette mauvaise humeur a nécessairement un motif ; ou elle tient à un vice dominant ; ou elle est l'effet d'un mauvais état de fortune, ou des tords de quelqu'un des membres de la famille. Il n'y a rien ici de tout cela : Valmont est un modèle de sagesse et de bonne conduite, il est dans la prospérité ; il est bon, sensible, il chérit sa femme et ses enfants; tous ceux qui l'entourent sont des anges pour la douceur ; et il est pour eux un vrai démon ; en conviendra qu'un pareil caractère n'est qu'un être de raison. Si l'original existe, ce n'est qu'un homme bizarre à l'excès, ou pour mieux dire un maniaque; l'on ne peut donner un pareil personnage comme un caractère, parce qu'il est hors de nature, que "le vrai n'est pas toujours vraisemblable", et qu'il faut nécessairement de la vraisemblance dans les tableaux des moeurs. Il faut du reste rendre justice au mérite de l'ouvrage; sous plusieurs autres rapports, il justifie bien la réputation de son auteur. La pièce fut assez bien jouée.
AD Gard, JR356/2, Journal du Gard, 23 octobre 1813, n°456.
L'œuvre a été jouée par la troupe du directeur Juclié, aux frais de 151F60 pour une recette de 309F70.
L'œuvre a été jouée par la troupe du directeur Juclié, aux frais de 86F50 pour une recette de 272F50.
L'œuvre a été jouée par la troupe du directeur Juclié, aux frais de 122F80 pour une recette de 337F65.
L'œuvre a été jouée par la troupe du directeur Juclié, aux frais de 47F90 pour une recette de 113F05.
L'œuvre a été jouée par la troupe du directeur Juclié, aux frais de 115F50 pour une recette de 252F35.