CHEVALIER
Civilité
Bibliographie
Chevalier père est autorisé par le préfet de la Creuse à jouer à Guéret à compter du 26 octobre 1806.
En 1807, il dirige avec son fils la troupe de Cahors. Le Journal du Lot du 26 avril 1807 regrette son choix de répertoire : "L'indulgence est bien douce, la sévérité bien pénible. La troupe dirigée par M. Chevalier pourrait n'avoir ni besoin de la première, ni à redouter la seconde. Elle le pourrait, mais le veut-elle sincèrement ... ? Pendant longtemps elle fit les délices du département du Gers, elle a obtenu quelques succès parmi nous, mais a-t-elle fait sentir ce que nous devions en attendre ! ... Non... nous sommes faché de le dire. elle ne nous a donné jusqu'ici que des pièces de tréteaux à quelques faibles exceptions près ; à Auch on cite avec enthousiasme Les Amours de Bayard, Les Templiers, etc., etc., et ce genre noble héroïque a été entièrement négligé à Cahors. Comment MM. Chevalier père et fils, Mmes d'Hautefeuille, Chevalier, etc., peuvent-ils laisser flétrir les couronnes dont on orna leur front, sans chercher à les remplacer ! Nous les engageons au nom du public à réparer ces omissions et à nous mettre à même de payer à leurs talens un tribut mérité."
Chevalier est admis en janvier 1808, par le ministre de la Police générale, à diriger une troupe ambulante dans le 7e arrondissement théâtral.
En juillet 1809, il écrit au préfet du Tarn : il n'a pas encore effectué de voyage dans le département, et demande si, en septembre ou en octobre, il pourrait y présenter sa troupe, spécialisée dans l'opéra et la comédie, aux théâtres d'Albi et de Castres. Il réclame aussi l'interdiction de toute autre troupe concurrente non autorisée par la loi.
Le 17 mars 1810, il se plaint au préfet du Tarn-et-Garonne de ce que deux artistes de sa troupe, Durand et Charles, refusent de le suivre à Montauban, rompant ainsi un contrat écrit et signé. Le préfet juge du reste leur refus non motivé et confirme le contrat qui les lie jusqu'au dimanche des Rameaux de l'année courante, et prie son confrère du Tarn, en vertu de l'article 19 du réglement des théâtres du 25 avril 1807de donner les ordres nécessaires pour que ces artistes quittent Castres pour rejoindre Montauban.
Le 29 juillet 1813, le ministre de l'Intérieur informe le préfet du Tarn-et-Garonne que la troupe du citoyen Chevalier séjournera 6 mois dans son département et 2 dans chacun des départements suivants : Lot, Aveyron, Tarn.
Chevalier est directeur du nouveau 38e arrondissement théâtral à partir du 18 avril 1813, et pour deux ans.
Le 21 août 1813, Chevalier père est confirmé dans sa fonction de directeur du 38ème arrondissement théâtral par le ministre de la Police générale, auquel il a adressé le répertoire de sa troupe.
Le 17 décembre 1814, le préfet du Tarn-et-Garonne écrit au maire de Montauban : les abonnés du théâtre de Cahors s'impatientent; on leur a promis "une troupe forte" et ils ne voient rien venir ; ils se contenteraient de la moitié des sociétaires de Montauban. En février 1815, Chevalier est encore à Montauban. Il sait devoir se rendre à Cahors, mais il craint que sa nombreuse troupe (24 personnes) n'y trouve pas les moyens de son existence, et lui-même n'a pas de quoi assurer les frais du voyage. Ses sociétaires, de surcroît, refusent de le suivre s'ils ne sont payés d'arriérés de traitement considérables et s'ils ne sont assurés d'être rémunérés à Cahors. Chevalier, dans une lettre au maire de Montauban du 1er février 1815, parle d'une "résistance opiniâtre parmi les acteurs" : "une actrice, Melle Flèche, a même quitté la ville" pour se rendre à Toulouse; le caissier de la troupe ne veut pas entendre parler de faire des avances, craignant de ne pouvoir ensuite se faire rembourser, notamment par ceux qui tiennent les principaux emplois et qui sont les plus hostiles au voyage à Cahors. Chevalier demande à donner encore quelques représentations à Montauban pour réunir l'argent nécessaire : le préfet, prévenu contre sa conduite ("dans le cas d'être réprimé par la police"), n'autorise qu'une représentation le 12 février. Poursuivi par ses créanciers et par deux de ses artistes, Giral et Géraud Lapérière, qui demandent à être payés pour la première quinzaine du mois courant, Chevalier tente de fuir la ville sans prévenir ses sociétaires et après n'avoir pas répondu à une convocation du maire. Il prétexte une subite maladie et laisse son fils se débrouiller avec les autorités. Les arriérés s'élèvent à 2 000 francs, la caisse à 40. Le transport de la troupe à Cahors est plus que jamais compromis, le privilège de Chevalier aussi.