BERNARD

Pierre-Joseph BERNARD, dit GENTIL-BERNARD (1708-1775). Son père était sculpteur à Grenoble. Après avoir étudié chez les Jésuites à Lyon, Bernard vécut deux ans à Paris comme clerc d’un procureur, puis s’enrôla dans l’armée pour combattre en Italie (1732) sous les ordres du maréchal de Coigny qui en fit son secrétaire. Revenu à Paris (1735), il entra dans le salon de La Pouplinière et fut remarqué par M^me de Pompadour qui le nomma Bibliothécaire du Cabinet du roi au château de Choisy. Cela n’empêcha pas Bernard de briller au sein de la Société du Caveau qu’il fréquentait en compagnie de Piron, Fuzelier, Collé et Rameau. Tout naturellement, Bernard, surnommé « Gentil-Bernard » par Voltaire qui l’avait en grande estime, offrit à Rameau les seuls livrets qu’il ait jamais écrits pour la scène lyrique : Castor et Pollux (1737), considéré comme étant le plus beau livret dont a pu disposer Rameau mais qui fut néanmoins très remanié en 1754 au sortir de la Querelle des Bouffons ; Les Surprises de l’Amour, œuvre commandée par M^me de Pompadour en 1748 et dont une nouvelle version fut écrite en 1757. Par ailleurs, Bernard accepta – comme Pellegrin – de compléter le livret des Fêtes d’Hébé (1739). En 1771, l’auteur de L’Art d’Aimer tomba malade, souffrant d’amnésie, et mourut quatre ans plus tard, selon le mot de Bachaumont, « dans un état plus cruel que la mort même, étant tombé en enfance ».

Source : Patrick Florentin - Publiée pour le site www.rameau2014.fr - philidor.cmbv.fr