Salle de spectacle
Salle
Carte
Commentaire
Description architecturale
Décor et accessoire
Règlement de police
Le 1er nivôse an III (21 décembre 1794), le conseil municipal de Périgueux décide que trois délégués de la municipalité iront rencontrer le général Chalbos pour que ses hommes assurent la sécurité de la salle de comédie les jours de spectacle.
Durant la séance du conseil municipal de Périgueux tenue le 1er nivôse an VI (21 décembre 1797), « le commissaire du Directoire exécutif fait sentir combien il est essentiel que les commissaires de police soit [sic] décorés de leurs marques distinctives dans l’exercice de leurs fonctions. Il dit qu’avant-hier au spectacle le citoyen Dartenfer, l’un d’eux, y fut méconnu de la part de quelques citoyens qui s’y étaient introduits en cadenettes au mépris de l’arrêté de l’administration qui les prohibe expressément, ainsi que les habits à collets noirs, comme étant le signe de ralliement des royalistes. Il requiert, afin qu’un pareil abus ne se renouvelle pas, qu’à l’avenir le commandant de la gendarmerie nationale sot requis de placer chaque fois qu’il y aura spectacle deux gendarmes, l’un à la porte d’entrée, et l’autre dans l’intérieur, pour veiller à ce qu’aucun citoyen ne s’y introduise en contravention aux arrêtés de police, et dans le cas contraire, ceux qui contreviendront seront désignés par l’officier de police à un des gendarmes qui sera tenu de les inviter à sortir de suite. Et en cas de résistance, ledit commissaire de police usera des moyens que la loi met dans ses mains pour les y contraindre. »
Lors de la séance du 29 nivôse an VI (18 janvier 1798), en application d'un arrêté du Directoire exécutif du 18 nivôse, l’administration requiert le directeur du spectacle, qui est « tenu de faire jouer entre les pièces, par l’orchestre, des airs patriotiques tels que la Marseillaise, Veillons au salut de l’empire, etc. »
La première salle est vraisemblablement établie au jeu de paume durant la décennie 1640. La place vaut deux livres. Un siècle après, en avril 1765, la troupe du sieur Eloquini se produit dans une salle de l'Hôtel-de-Ville.
Des travaux sont effectués en 1786 et 1788 et un règlement du théâtre est rédigé cette dernière année.
Il semble que le théâtre de Périgueux soit indistinctement nommé « théâtre de la Montagne » et salle de la comédie dans les registres des délibérations municipales de Périgueux, respectivement datées du 18 frimaire an III (8 décembre 1794) et du 1er nivôse an III (21 décembre 1794).
Postérieurement, les registres établis durant les séances du conseil, tenues le 7 pluviôse et le 24 ventôse an VI (26 janvier et 14 mars 1798), indiquent que la salle est à présent nommée « théâtre de l'Union ».
Le 28 ventôse an XII (19 mars 1804), le registre des délibérations mentionne la lecture d'une lettre reçue du préfet de la Dordogne. Celui-ci se plaint notamment de la mauvaise installation de la salle de spectacle. Cette dernière est « dans une maison particulière aussi incommode que dangereuse pour cette destination ; et le vœu public paraît s’être prononcé depuis longtems pour qu’il en soit construit une autre ». Aussi, « les prisons du Coderc menaçant d’une ruine prochaine, ne peuvent être considérées que comme un emplacement extrêmement convenable à tous égards pour la construction d’un hôtel de mairie et d’une salle de spectacle, et réunit à l’avantage d’une heureuse situation celui de renfermer à peu près tous les matériaux nécessaires ». La somme nécessaire doit provenir de la cession faite par la ville du bâtiment de l’école centrale – l’ancien collège - au département. Cette proposition de vente est acceptée par la municipalité. Enfin, il est prévu de construire des boutiques autour du futur théâtre.
Cependant, le 18 pluviôse an XIII (7 février 1805), le conseil renonce finalement à la vente de l'ancien collège au département car le produit estimé de celle-ci, 40 000 francs, ne pourrait fournir la somme nécessaire à la construction prévue.
La thématique est encore abordée le 21 pluviôse an XIII (10 février 1805). « Un membre prend la parole et dit : Nous nous sommes souvent entretenus du projet de faire construire une salle de spectacle. La pénurie de nos ressources est la principale cause de l’inexécution d’un projet dont les avantages sont trop connus pour avoir besoin d’être développés. Aujourd’hui, quelques personnes, entr’autres monsieur Rivet, pensent qu’un pareil édifice est loin d’entraîner des frais aussi considérables que ceux que nous avions fixés. Le préfet du département a fait l’offre de bâtir une salle de comédie entre la tour Taillefer et celle dite de Mataguerre, avec les matériaux que contient cet emplacement, moyennant la somme de huit mille francs. Cette somme lui paraît nécessaire pour l’érection du vaisseau et en ajoutant celle de six mille francs pour la décoration, il ne doute pas que la ville de Périgueux ne possède bientôt un établissement qui fait l’objet de tous ses vœux. ». Néanmoins, la municipalité doit encore participer à hauteur de 14 000 francs, somme qu'elle ne peut fournir.
Le 22 novembre 1807, le conseil confirme son avis favorable à l'égard de l'emplacement de la salle de spectacle. « Quant à la salle de spectacle, elle ne pourrait être plus convenablement placée que sur le local de la tour Taillefer, à cause de sa position entre les deux villes, et de sa proximité avec les promenades et en même tems des habitations dont elle sera néanmoins séparée. La démolition des tours fournirait la plus grande partie des matériaux de divers genres et ce serait à peu de distance de ceux qu’on pourrait prendre dans la démolition de l’église du collège. »
Toutefois, ce projet est abandonné le 24 janvier 1808. La ville ne dispose pas des finances nécessaires et doit faire face à plusieurs besoins concomitants, plusieurs bâtiments menaçant ruine, telle la salle décadaire. Il est donc envisagé de construire dans un même ensemble celle-ci et le théâtre. L’ancien Hôtel-de-Ville est envisagé et M. Taillefer offre à la municipalité un plan proposant une nouvelle maison commune comprenant « une belle salle de spectacle à trois galeries et un paradis, réunissant tout ce qui est convenable aux acteurs et au public, et en sus de tout cela entourée de seize boutiques avec une chambre au-dessus de chacune. »
Le registre de la séance du 14 février 1808 nous informe que Combes, architecte du département de la Gironde, a examiné la proposition précédente de réaménagement et d’extension de l’ancien Hôtel-de-Ville. Tout en félicitant Taillefer pour son plan, il souligne les difficultés d’exécution : il évalue à 150 000 F la réalisation proposée, envisage les risques d’incendie parti de la salle de spectacle, fait comprendre que la fonction d’hôtel-de-ville disparaîtra en fait au profit de l’édifice principal, le théâtre, et qu’il faudra bien songer à en loger le directeur et les artistes. Il propose de loger la mairie dans le local actuellement occupé par les tribunaux, avec lesquels elle cohabiterait, et de construire la salle de spectacle dans l’ancien Hôtel-de-Ville pour 40 000 F. L'architecte fournit un plan établi au mois de juin.
Dans une lettre datée du 26 décembre 1812, le préfet de la Dordogne, répondant à une circulaire du ministre de l'Intérieur visant à connaître le fonctionnement des entreprises théâtrales, écrit encore que « Périgueux, Sarlat, Bergerac, Montignac, Excideuil ont des salles de spectacle, généralement petites, mal distribuées et aussi incommodes que laides. Celle de Périgueux appartient à un particulier [...]. À Périgueux, le prix du loyer de la salle est de 24 francs par représentation ; le propriétaire est chargé de l’éclairage. »