L'ORIFLAMME

Cet acte lyrique vient d'être joué deux fois à Toulouse avec le plus brillant succès. Qui aurait pu ne pas applaudir à cette heureuse inspiration d'auteurs d'un talent non contesté et aux efforts de nos acteurs pour nous en faire apprécier toutes les beautés ? [...] Toutes les allusions ont été saisies : tous les sentimens généreux attribués à nos ancêtres étaient sentis et applaudis par les spectateurs avec la rapidité de l'étincelle électrique.

Briden qui portait l'oriflamme a chanté avec goût et avec feu, Saint-Estève a joué avec une véritable chaleur, M.elle Hébert a fait usage de tous ses moyens pour charmer, c'est assez dire qu'elle a réussi ; on doit la louer en outre, ainsi que Saint-Estève, d'avoir eu le bon goût de se revêtir de notre ancien costume : Lavilette a eu aussi sa portion de gloire ; les choeurs de villageois et de guerriers ont été bien chantés : si les femmes ont un peu crié dans les choeurs de villageoises, c'était sans doute pour paraître plus naturelles.

Quoique l'orchestre ait été un peu bruyant, on doit des éloges au directeur pour le soin qu'il a nécessairement mis à préparer ses musiciens, dont l'ensemble était remarquable : l'ouverture qu'il a arrangée pour l'Oriflamme est une nouvelle preuve de son talent.

Nous ne devons pas omettre de dire que M.lles Julienne et Fraissinet et M. Fabre ont exécuté agréablement dans la Fête villageoise un pas de trois, qui prouve le goût de celui qui l'a dessiné. Il n'aurait manqué que très peu de choses aux deux représentations de l'Oriflamme, si on ne l'avait pas trop fait attendre ; en d'autres termes, si les entr'actes des pièces qui l'ont précédée avaient été moins longs ; mais c'est un reproche qu'encourt habituellement celui qui est chargé de la direction du théâtre de Toulouse, et enfin tout ne peut pas être au mieux.

"Les premières représentations de l'Oriflamme [...] avaient attiré une grande affluence de spectateurs. Tous les passages de cet opéra national, qui se rapportent à la circonstance présente, excitèrent les plus vives acclamations et des applaudissements universels. L'invasion de plusieurs provinces de la France par les Sarrasins, et la délivrance du territoire par Charles-Martel, à la bataille de Poitiers, donnent lieu à des applications que le patriotisme des habitants de cette cité saisit avec enthousiasme. Cette pièce fut jouée avec beaucoup d'ensemble par tous nos artistes ; et c'est un heureux effet de zèle qu'ils ont mis dans l'exécution, et qui devient à la fois un sujet d'éloges pour leurs talents et pour leurs sentiments."

"Les premières représentations de l'Oriflamme [...] avaient attiré une grande affluence de spectateurs. Tous les passages de cet opéra national, qui se rapportent à la circonstance présente, excitèrent les plus vives acclamations et des applaudissements universels. L'invasion de plusieurs provinces de la France par les Sarrasins, et la délivrance du territoire par Charles-Martel, à la bataille de Poitiers, donnent lieu à des applications que le patriotisme des habitants de cette cité saisit avec enthousiasme. Cette pièce fut jouée avec beaucoup d'ensemble par tous nos artistes ; et c'est un heureux effet de zèle qu'ils ont mis dans l'exécution, et qui devient à la fois un sujet d'éloges pour leurs talents et pour leurs sentiments."