L'IMPRESARIO IN ANGUSTIE
Oeuvre
- LE DIRECTEUR DANS L'EMBARRAS
Sources
L'Impresario in angustie ou Le Directeur dans l'embarras, opéra-bouffon en 2 actes, Paris, De Boubers, 1792.
BM Nantes, Fonds ancien (8), 93073(34).
Représentation(s)
La pièce fait partie du répertoire théâtral de 624 pièces que se propose de faire jouer, pour la saison 1813-1814, le directeur breveté du 39e arrondissement théâtral Singier.
L'œuvre fait partie "des pièces qui ont été jouées et qui sont à jouer" par la troupe du directeur Sélignan, pour l'année 1813-1814.
AD Haute-Garonne: Journal Haute-Garonne, Administratif, Judiciaire, Affiches 1810
AD Haute-Garonne: Journal Haute-Garonne, Administratif, Judiciaire, Affiches 1810:
"On a joué il y a peu de jours, un opéra traduit de l'italien, qu'on ne se lasse jamais d'entendre, et qu'on devroit mettre souvent à la place de certains ouvrages médiocres, ou pour mieux dire insignifiants. Je veux parler du Directeur de l'embarras, de Cimarosa. Quelle musique séduisante! quelle verve! quelle chaleur et quel naturel dans toute cette composition! Voila le modèle que presque tous nos auteurs devroient suivre. S'ils ornoient leur mémoire d'ouvrage de ce genre, ils crééroient des morceaux remplis de grâce et d'originalité, et ne tomberoient pas aussi souvent qu'un pathos ridicule, et qui ne peut leur faire aucun honneur, malgré tout le fracas de ce qu'ils appellent des effets. Pourquoi des tromboni et des trompettes dans un opéra comique? Cimarosa en a-t-il employé dans son Directeur de l'embarras? En falloit-il dans son inimitable morceau d'ensemble qui commence le premier acte; dans cette scène brillante qui vous électrise, qui vous enlève? Qu'on emploie si l'on veut ces instruments bruyans dans une ouverture, mais qu'on ne les unisse pas aux voix trop foibles de nos chanteurs! Dans les temps où les artistes lyriques avoient des voix étendues, franches et sonores, Grétry et d'Alayrac n'etouffoient pas le chant par des accompagnements trop forts. L'amant jaloux, malgré sa fureur; Raoul de Créqui, malgré son désespoir , se font toujours entendre et n'ont pas besoin de faire des efforts surnaturels pour que leurs voix percent à travers les trompettes, les tromboni et les timbales. Il n'y a guères qu'un compositeur sans génie qui ai recours à de tels moyens, et nos grands maîtres semblent en user à regret dans des morceaux forcés. La joie, la tristesse ne s'expriment point par un grand bruit. L'air mélancolique et sublime que chante Seleucus dans la Stratonice de Méhul n'a d'autre accompagnement que celui d'un violoncelle , et ma Tante Aurore sauroit nous séduire même avec un orchestre peu nombreux.
M. Tiran aîné a exécuté le solo de cor du Directeur dans l'embarras avec le goût le plus exquis. Quelques jours auparavant il avoit joué avec son frère une symphonie concertante, où ces deux jeunes artistes ont développé la méthode la plus savante, jointe à une précision et une facilité extrêmes. Ce sont deux talents rares, que nous tâcherons de conserver longtemps parmi nous, et dont la perte seroit extrêmement difficile à réparer."