Le Théâtre municipal de Fontenay-Le-Comte est situé, encore aujourd'hui, à l'emplacement de la chapelle de l'ancien Collège jésuite, fondé sous Louis XIII. Suite à l'arrêt du Parlement de Paris du 7 août 1761, les Jésuites, chassés de France sont remplacés par des professeurs ecclésiastiques. Le 21 février 1792, ces derniers refusent de prêter le serment exigés des prêtres suite à la Constitution civile du clergé. L'établissement change alors de vocation : le 31 août 1792, la chapelle fait office de bureau de vote pour l'élection des députés à la Convention nationale puis, à partir du 12 avril 1793, le tribunal criminel y tient ses séances.
Le 10 mai 1794, la Société Populaire de Fontenay décide pour « donner plus de solennité à la célébration des fêtes décadaires » de faire jouer « des pièces patriotiques et républicaines, pour épurer les mœurs développer l'amour de la patrie et la haine de la tyrannie »1. Reste à trouver un local approprié. Le choix se porte sur l'ancienne chapelle du Collège jésuite. Et, lors de la Fête de l'Être Suprême du 8 juin, pour la première fois en ce lieu, deux comédies sont proposées au public. Le 23 août 1795, les Sociétés Populaires sont supprimées. Cependant, le 29 mars 1796, un groupe de militaires de la garnison et de citoyens de la communes, réunis en une Société d'amateurs, présente une pétition aux officiers municipaux demandant leur approbation pour l'établissement de ladite société et l'utilisation de la chapelle comme salle de spectacle, leur « intention n'étant que de représenter des pièces patriotiques et de donner des concerts ou des bals »2. La municipalité accueille favorablement cette demande. Quelques mois après, le départ de la garnison vide la troupe de ses musiciens et de ses comédiens. Néanmoins sous le Consulat puis l’Empire, le lieu conserve sa nouvelle activité. « La salle de spectacles » était située à rue du Collège, à proximité de son intersection avec la rue des Capucins et la rue du petit séminaire.3
Le 22 mars 1799, tous les bâtiments de l’ancien Collège des Jésuites sont vendus comme biens nationaux. Les classes, une partie du jardin et la Chapelle sont acquises par les sieurs Bernard et Champion de la Bretonnière avec, sous peine de voir la vente annulée sans indemnité, l’obligation« de convertir dans l’année, la ci-dessus église en une salle au moins d’égale grandeur, propre aux représentations théâtrales, bals, concerts et autres exercices jugés nécessaires par les corps administratifs aux progrès de l’instruction publique et à l’amusement des citoyens, ainsi qu’à servir de lycée aux hommes de lettres et artistes pour la lecture et explication de leurs ouvrages »4. Cette clause entraîna de nombreux conflits entre le Ville et la Bretonnière. Le 3 mars 1815, Marie-Catherine Chevalier, sa mandataire, vend ce bien à Antoine Avril, aubergiste, et à son épouse. Cette dernière devenue veuve vend à son tour la salle à la mairie de Fontenay-le-Comte. Le maire Madeleine-Claude-Hyacinthe de Vasse-Tendron signe l’acte de vente le 30 novembre 1821. Dix ans plus tard, le 9 décembre 1831, par délibération municipale est décidée la reconstruction à neuf de la salle, non seulement à titre de salle de réunion, mais en outre pour servir à des représentations théâtrales [Voir plan 1830].
A noter qu’en 1930, le théâtre municipal fontenaisien serait « inscrit au tableau d’honneur par l’Association des Tournées de comédie, pour son confort et sa bonne tenue »5, que dans les années 1980, il deviendrait salle de cinéma, avant sa restauration complète en 2014 en un théâtre à l’italienne inauguré le 30 janvier 2015 par une comédie,Joyeuses Pâques.
Notes :
(1) A. BITTON, « Le théâtre de Fontenay sous la Terreur », Revue du Bas-Poitou, t.XII, 1899, p.110-119, p. 111.
(2) AD Vendée – Fontenay-le-Comte E dépôt 92 / 2R6 – Pétition.
(3) AD Vendée – Fontenay-le-Comte E dépôt 92 / 2R6 – Plan.
(4) AD Vendée – Fontenay-le-Comte E dépôt 92 / 1D14 - Registres des délibérations municipales(1790-1819) – Délibération du 9 décembre 1806
(5) Fernand Mitard, « Fontenay-le-Comte dans le passé. Les origines du théâtre »,Le Phare, N° du 22 janvier 1936.
Le Théâtre municipal de Fontenay-Le-Comte est situé, encore aujourd'hui, à l'emplacement de la chapelle de l'ancien Collège jésuite, fondé sous Louis XIII. Suite à l'arrêt du Parlement de Paris du 7 août 1761, les Jésuites, chassés de France sont remplacés par des professeurs ecclésiastiques. Le 21 février 1792, ces derniers refusent de prêter le serment exigés des prêtres suite à la Constitution civile du clergé. L'établissement change alors de vocation : le 31 août 1792, la chapelle fait office de bureau de vote pour l'élection des députés à la Convention nationale puis, à partir du 12 avril 1793, le tribunal criminel y tient ses séances.
Le 10 mai 1794, la Société Populaire de Fontenay décide pour « donner plus de solennité à la célébration des fêtes décadaires » de faire jouer « des pièces patriotiques et républicaines, pour épurer les mœurs développer l'amour de la patrie et la haine de la tyrannie »1. Reste à trouver un local approprié. Le choix se porte sur l'ancienne chapelle du Collège jésuite. Et, lors de la Fête de l'Être Suprême du 8 juin, pour la première fois en ce lieu, deux comédies sont proposées au public. Le 23 août 1795, les Sociétés Populaires sont supprimées. Cependant, le 29 mars 1796, un groupe de militaires de la garnison et de citoyens de la communes, réunis en une Société d'amateurs, présente une pétition aux officiers municipaux demandant leur approbation pour l'établissement de ladite société et l'utilisation de la chapelle comme salle de spectacle, leur « intention n'étant que de représenter des pièces patriotiques et de donner des concerts ou des bals »2. La municipalité accueille favorablement cette demande. Quelques mois après, le départ de la garnison vide la troupe de ses musiciens et de ses comédiens. Néanmoins sous le Consulat puis l’Empire, le lieu conserve sa nouvelle activité. « La salle de spectacles » était située à rue du Collège, à proximité de son intersection avec la rue des Capucins et la rue du petit séminaire.3
Le 22 mars 1799, tous les bâtiments de l’ancien Collège des Jésuites sont vendus comme biens nationaux. Les classes, une partie du jardin et la Chapelle sont acquises par les sieurs Bernard et Champion de la Bretonnière avec, sous peine de voir la vente annulée sans indemnité, l’obligation« de convertir dans l’année, la ci-dessus église en une salle au moins d’égale grandeur, propre aux représentations théâtrales, bals, concerts et autres exercices jugés nécessaires par les corps administratifs aux progrès de l’instruction publique et à l’amusement des citoyens, ainsi qu’à servir de lycée aux hommes de lettres et artistes pour la lecture et explication de leurs ouvrages »4. Cette clause entraîna de nombreux conflits entre le Ville et la Bretonnière. Le 3 mars 1815, Marie-Catherine Chevalier, sa mandataire, vend ce bien à Antoine Avril, aubergiste, et à son épouse. Cette dernière devenue veuve vend à son tour la salle à la mairie de Fontenay-le-Comte. Le maire Madeleine-Claude-Hyacinthe de Vasse-Tendron signe l’acte de vente le 30 novembre 1821. Dix ans plus tard, le 9 décembre 1831, par délibération municipale est décidée la reconstruction à neuf de la salle, non seulement à titre de salle de réunion, mais en outre pour servir à des représentations théâtrales [Voir plan 1830].
A noter qu’en 1930, le théâtre municipal fontenaisien serait « inscrit au tableau d’honneur par l’Association des Tournées de comédie, pour son confort et sa bonne tenue »5, que dans les années 1980, il deviendrait salle de cinéma, avant sa restauration complète en 2014 en un théâtre à l’italienne inauguré le 30 janvier 2015 par une comédie,Joyeuses Pâques.
Notes :
(1) A. BITTON, « Le théâtre de Fontenay sous la Terreur », Revue du Bas-Poitou, t.XII, 1899, p.110-119, p. 111.
(2) AD Vendée – Fontenay-le-Comte E dépôt 92 / 2R6 – Pétition.
(3) AD Vendée – Fontenay-le-Comte E dépôt 92 / 2R6 – Plan.
(4) AD Vendée – Fontenay-le-Comte E dépôt 92 / 1D14 - Registres des délibérations municipales(1790-1819) – Délibération du 9 décembre 1806
(5) Fernand Mitard, « Fontenay-le-Comte dans le passé. Les origines du théâtre »,Le Phare, N° du 22 janvier 1936.