Salle de spectacle

Salle

Nom : Salle de spectacle

Autre(s) nom(s) : théâtre, comédie
Qualité de la troupe : Professionnels
 
Ville : Auch
 

Carte

Commentaire

Désireux de développer Auch architecturalement et culturellement, l'intendant Antoine Mégret d'Étigny y fait construire un théâtre à l'italienne. La commande est lancée en 1759 (malgré l'opposition du corps de ville devant cette décision onéreuse), les plans dressés en 1760, l'ouverture se fait en 1761 - alors que la construction de l'hôtel-de-ville, dans lequel s'insère la salle de spectacle qui ne dispose pas d'entrée propre, dure encore neuf ans. L'architecte est l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées François Picault. L'intendant, contre lequel est menée une violente campagne, finance sur ses deniers les décorations. Il fait ensuite en sorte que la salle accueille une troupe à l'année et instaure, non sans succès, un système d'abonnements.

Jusqu'alors, "on voyait certes, de loin en loin, se dresser des tréteaux de fortune dans la ville et certains privilégiés faisaient donner la comédie dans leur hôtel particulier mais dans l'ensemble, l'art dramatique brillait par son absence".

La salle accueille en 1815-1816 deux troupes ambulantes du 21e arrondissement théâtral : la première du 1er juillet au 31 août, la deuxième du 1er décembre à la fin du Carnaval.

Description architecturale

"Au rez-de-chaussée l'accès au théâtre se fait par une ouverture pratiquée en biais derrière le corps de garde. (...) L'accès aux loges se fait par un grand escalier ; des escaliers secondaires desservent également les étages supérieurs, la circulation est assez aisée et les couloirs sont suffisamment larges. Le plan est tout à fait dans la lignée du vieux théâtre français de d'Orbay". La salle est en forme de U allongé, dont les branches s'écartent en une légère courbe pour rejoindre l'avant-scène. Elle compte deux galeries, avec deux rangées de places, au-dessus du parterre. À l'origine, il y avait "250 places de premier parterre, 180 de premières, 40 places de parquet, 136 de seconde, et 80 places de paradis". Une première restauration de l'édifice a lieu en 1843 (les bancs en bois des premières places sont remplacés par des chaises), une seconde en 1851, dans un style néo-classique. Un auteur anonyme évoque alors l'état du rideau de scène censé représenter Henri IV, que l'on devinait désormais à peine : "Je dis se devinait car du justaucorps à la fraise, de la fraise à la barbe, de la barbe aux traits du visage, du visage à la grise auréole que formait la chevelure du Béarnais, les nuances étaient si faibles, si faibles qu'on eut dit un nuage derrière lequel l'ombre d'Henri faisait la grimace".

Décor et accessoire

Après la rénovation du Second empire, le plafond représente la Poésie, L'Éloquence, la Musique et la Peinture, peintes par l'artiste montpelliérain Jean Baudoin. Les panneaux à rinceaux des premières loges ont en leur centre des médaillons représentant des auteurs dramatiques (Voltaire, Shakespeare, Racine, Lope de Vega, Molière, Alfieri, Goldoni, Lesage, Sophocle, Schiller, Térence).Les armoiries de la ville d'Auch sont visibles au-dessus de la scène. Les loges sont divisées en plusieurs compartiments décorés par des instruments de musique. Les premières loges sont séparées par des amours en grisaille et les secondes par un motif doré en relief.

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