Salle de spectacle

Salle

Nom : Salle de spectacle

Autre(s) nom(s) :
Ville : Castres
 

Carte

Commentaire

En 1786, le sieur Deschamps, directeur de comédie, demande à être autorisé à construire une salle de spectacle, ce qui lui est accordé le 10 septembre après délibération ; elle nous apprend que Deschamps « venait de faire un petit séjour dans cette ville avec sa troupe » et « désirait s’y fixer, qu’à cet effet il avait formé le projet d’acheter un local pour y construire une salle de spectacle, mais qu’avant d’entreprendre de faire une dépense considérable à ce sujet, il désireroit en obtenir l’agrément de la communauté ainsy que le privilège exclusif sous les conditions qu’ellejugeroit à propos de luy en imposer ». Il fait valoir « qu’il est toujours agréable pour une ville d’avoir des établissements qui tendent à l’embellir ». Les conditions suivantes, approuvées à la pluralité des voix, lui sont imposées :

1°. « Que ledit sieur Deschamps aura fait la construction de ladite salle en un an » après approbation du devis et des plans par le conseil municipal.

2°. « Que cette salle sera au service du public, et destinée aux différents spectacles qui pourront arriver dans cette ville, sans que le Sr. Deschamps puisse les refuser, tout autant qu’elle ne sera pas occupée par d’autres spectacles, moyennant salaire, convenu de gré à gré ou à déffaut fixé par MM. Les Consuls ».

3°. « Que sy jamais la villle fesoit construire une salle de spectacle, le privilège qui sera accordé au Sr. Deschamps pour ce qu’il entend faire construire sera dès lors nul et de nul effet et valeur ».

4°. « Qu’il ne pourra vendre ladite salle sans en donner la préférence à la ville si elle la veut ».

Le 22 octobre 1786, le conseil municipal discute du projet de la salle, qui doit être édifiée, selon l’entente scellée avec Deschamps, dans l’intervalle d’un an, et approuve les plans et le devis, Deschamps ayant confié son projet à l’ingénieur Teissier. Seule contrainte émise : « à la charge par le Sr. Deschamps de faire faire les murailles en bonne maçonnerie et bon moelon », les édiles restant sur l’expérience malheureuse d’une autre construction à usage public.

"À Castres, un théâtre est construit rue des Boursiers, en 1786 ; quelques années après, en 1806, les artistes s’installent dans l’ancien couvent des Trinitaires et aménagent, dans l’église, un espace scénique", écrit Marie-Laure de Capella, s'appuyant notamment sur les délibérations municipales du 20 janvier 1806. Celles-ci précisent que la ville acccueille pendant six mois une troupe de comédiens et, le reste du temps, quelques spectacles ambulants.

"Castres et Gaillac ont aussi leurs théâtres, commodément appropriés, quoique moins spacieux et moins pourvus de décorations que celui d’Albi", peut-on lire en l'an XII dans l'Annuaire administratif, statistique, historique et commercial du département du Tarn.

Description architecturale

Avant 1806, la salle, appartenant à un particulier, est jugée par la municipalité "beaucoup trop petite, malsaine et placée dans un quartier totalement bâti en bois, où un incendie occasionnerait des ravages incalculables". Elle décide donc de doter la ville d'une salle municipale, récupérant une partie de l'église des Trinitaires, pour l'heure enchâssée dans le couvent du même nom, qui sert de prison. Elle propose à l'Etat des bâtiments pour les prisons civiles, ce qui permettrait de récupérer le choeur et la nef de l'église, et une partie du couvent alors occupé par des cellules.

Décor et accessoire

Règlement de police

Le 11 pluviôse an IV, le ministre de la Police générale envoie aux commissaires des administrations départementales un texte vantant l'influence des spectacles sur l'esprit public et leur demandant en conséquence de les surveiller particulièrement. Le commissaire du Tarn fait suivre aux directeurs des salles de son département à la fin du mois de pluviôse an IV.

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Encouragement officiel à faire donner une chanson patriotique "très propre à ranimer l’esprit public, à réveiller dans le cœur de tous les français la haine des rois et le sentiment de l’honneur militaire" en messidor an IV.

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Le 15 brumaire an V, la municipalité de Castres édicte un réglement d'ordre pour la salle de spectacle, soumettant le répertoire à sa surveillance, imposant les seuls airs patriotiques acceptables dans l'enseinte, réprimant les agitations du parterre, installant "la décence", et prévoyant expulsions et fermeture.