MAHOMET LE PROPHÈTE
Oeuvre
- LE FANATISME
Sources
Mahomet le prophète ou Le Fanatisme, tragédie en 5 actes et en vers, 1780 (S. l.).
BM Nantes, Fonds ancien 3, 28768.
Représentation(s)
AD du Gard, JR356/1, Journal du Gard, 9 novembre 1811, n°354.
"M. Maurin joua hier Mahomet. Il avait plu davantage dans Othello ; il est plus facile de saisir le caractère de ce farouche et fougueux africain, que celui du législateur arabe, tel surtout que Voltaire l'a voulu peindre. Le rôle de Mahomet exige beaucoup de proondeur ; M. Maurin a mis trop d'emportelent, trop d'éclat, là où il ne fallait souvent qu'un ton prophétique ou éminemment impérieux : Mahomet doit savoir se contenir ; sa politique doit arrêter les élans de sa passion, et celui qui veut passer pour l'envoyé de Dieu doit toujours craindre de se trahir en laissant trop apercevoir la faiblesse humaine ; c'est ce qu'il dit lui-même au dernier vers : Mon empire est détruit si l'homme est reconnu. M. Maurin a trop souvent montré l'homme notamment dans cette belle tirade qu'il adresse à Seïde : On devient sacrilège alors qu'on délibère, etc. Il a eu cependant de beaux momens, et a rendu certains passages avec le ton de vérité; il a dit, au 5ème acte, avec la fermeté convenable, le Hé bien, que crains-tu ? mais il a dit avec éclat et avec une espèce d'enthousiasme le Je triomphe. Cette manière n'est pas la bonne ; nous avons vu des grands acteurs prononcer ce mot d'un ton bien différent; et en effet, ce mot est un aparte ou une confidence faite à Omar, il doit être dit tout bas, avec un mouvement de joie concenrée: faire éclater cette joie c'est faire connaître que le succès est incertain, et l'homme se décèle encore par là aux yeux de tout le peuple. En général cette représentation a laissé beaucoup à désirer, et cela ne pouvait pas être autrement. Il n'en faut pas moins savoir gré à tous les acteurs des efforts qu'ils ont faits dans cette occasion."
AD de l'Aisne, 4 MI 44, Journal de l'Aisne, 4 Juillet 1812, n°665
"Un véritable ami de cet art passe dans un bourg ; on y joue Mahomet, sur des tréteaux dans une grande ; le jeune artiste qui le représente, a autour de la tête une serviette pliée en forme de turban ; l'amateur est le seul qui ne rit point de cet accoutrement ; il gémit, au contraire, sur le sort de l'artiste en général, et plaint celui-ci de consacrer ses veilles aux plaisir de riches orgueilleux et ingrats qui l'abandonnent. Les intentions sont fausses; le débit faible ou outré, le geste ridicule ; mais, ô prodige ! inspiration du moment ! étincelle du génie ! l'hémistiche : est prononcé d'une manière sublime ; c'est l'accent de la nature, le cri de l'ame d'un scélérat accablé sous le poids d'une vérité effrayante, qu'en frémissant il reconnaît pour la première fois, et qui, pour lui, supplice anticipé de l'enfer, venge la terre qu'il a trompée et ravagée. le véritable amateur, transporté, se félicitant de sa bonne étoile, embrasse le jeune artiste, l'encourage, lui prodigue ses avis, et lui promet l'appui de son crédit."
AD des Deux-Sèvres, 159/15, journal des Deux-Sèvres, 12 février 1814, N°7
M. Chevalier a montré la bonne volonté de ses acteurs et leur désire de varier l'amusement du public en jouant Mahomet de Voltaire. Les niortais espéraient que M. Chevalier fasse jouer le célèbre tragédiens talentueux M. Joanni et qui était sublimes dans les rôles de Mahomet, Othello, Manlius, Philoctète, Mithridate, Venceslas, Spartacus, Vandôme, etc.