BERNARD
Civilité
Bibliographie
Depuis plusieurs années, note en 1807 le commissaire général de la police de Toulon, Bernard a l'entreprise et la direction du spectacle de la ville. Au commencement, les acteurs de Toulon étaient "passables", mais le directeur ne les ayant pas payés, ils ont été chercher ailleurs un meilleur sort. Ceux qui sont venus ensuite ont été encore plus maltraités. Le discrédit du directeur fait de tels progrès qu'il ne peut se procurer, en 1807, que les plus mauvais acteurs, rebut des autres villes. Plusieurs des moins mauvais l'ont abandonné parce qu'ils n'étaient pas payés et qu'ils mouraient de faim. Tel est l'état du spectacle à Toulon, où la salle est presque toujours vide. Le commissaire de la police de Toulon demande à ce que ce directeur, qu'il juge "immoral", "insolvable" et "banqueroutier" - il se jouerait de ses créanciers, auxquels il devrait 25 000 F - n'obtienne pas le privilège pour l'année suivante. Toujours en 1807, Bernard emprunte 850 F à une particulière et est insolvable. La prêteuse dit avoir agi pour ne pas déplaire au maire, qui avait plaidé pour le directeur. Un autre emprunt de 1 800F est fait par la même entremise. "Une liaison très intime entre le maire et l'épouse du directeur" est supposée. La même année, les acteurs de la troupe sont convoqués par le préfet du Var, pour lui indiquer ce qui leur est dû par le directeur, dont ils se sont plaints abondamment. Le commissaire espère que le préfet saura faire remonter ces récriminations.
En 1808, Bernard est maître de musique à Aix. En juin, il sollicite le préfet des Alpes-Maritimes afin d'obtenir le privilège de faire jouer une troupe, dont il est directeur, sur le théâtre de Nice. Le conseiller de préfecture donne un avis favorable à cette requête, le 22 juin 1808. Cependant, Bernard semble poursuivre ses mauvais agissements cette année encore. En effet, il ne se rend pas à Nice en juillet, comme prévu, prétextant au fondé de pouvoir des propriétaires de la salle des spectacles niçoise que s'ils ne lui font pas une avance de 100 Louis, il serait dans l'impossibilité de se transporter en ville. Flairant l'escroquerie, les propriétaires du théâtre de Nice répondent au directeur par la négative. Après cela, il ne leur donne plus aucune nouvelle. En conséquence, il est déchu de son privilège par le préfet des Alpes-Maritimes, en septembre 1808.