BARON DE FELZEIN

" C'est une pièce anecdotique, tirée d'un roman de M. Pigault-Lebrun, le roman vaut sans doute mieux que la comédie. La scène est en Prusse : on y trouve quelques traits piquants du caractère du grand Frédéric, mais le personnage le plus saillant de la pièce, celui du vieux hussard Branck, présente trop d'invraisemblances pour être comique, ses expressions recherchées, ses brusqueries indécentes, ses familiarités réitérées avec le roi, poussent trop loin l'oubli des convenances pour qu'on puisse l'excuser en faveur de l'originalité. Ce rôle est joué par M. Lejeune avec le ton de la franchise militaire, s'il fait rire de temps en temps, c'est à l'acteur principalement qu'on est redevable de ce plaisir. Il y a, comme de raison, beaucoup d'appareil militaire dans cette pièce: le roi ne paraît jamais qu'accompagné de soldats qui font des évolutions, et précédé d'une musique guerrière, ce qui fit le plus plaisir et ce qu'on applaudit le plus dans Le Baron de Felzein, ce fut la marche triomphale du 1er acte de la Vestale, exécutée par les musiciens de la compagnie de réserve. Cet ouvrage a le défaut de tous ceux de ce genre, c'est-à-dire, de ceux qui n'ont pour sujet que des faits historiques, d'où l'on tire rarement quelques drames passables, et jamais de bonnes comédies. Celle-ci n'est pas une des moins mauvais genre. "